Gaza: dizaines de décès de la faim récents
Au moins 29 enfants et personnes âgées sont décédés récemment de faim, selon le ministre palestinien de la santé. Le Croissant-Rouge palestinien (PRCS) dit lui qu'aucun civil n'a reçu d'aide depuis lundi et pouvoir aider pendant "quelques jours", sans amélioration.

Jeudi à Genève, le ministre de la santé Majed Abou Ramadan a affirmé aux correspondants accrédités à l'ONU à Genève (ACANU) que le territoire a perdu "85 à 90%" de ses capacités médicales. Peu de chargements ont pu entrer depuis lundi, selon lui. "Tout dépend seulement des Israéliens", dit le ministre, qui donne ces chiffres même si l'Autorité palestinienne ne contrôle pas la bande de Gaza.
De son côté, le président du PRCS Younis al-Khatib affirme même qu'aucun civil n'a encore reçu de nouvelle assistance. "Je peux le prouver", a-t-il ajouté à la presse à Genève.
Le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric avait dit mercredi soir que l'organisation avait récupéré l'équivalent de 90 camions et commencé à le répartir. Or, le président du PRCS rétorque que les chargements seraient toujours bloqués au passage de Kerem Shalom.
Il met en garde contre les pillages qui seront "très difficiles" à empêcher. Et ajoute que sans approvisionnement, le PRCS ne pourra plus mener son soutien d'ici "quelques jours".
Responsable à "100%"
Selon M. Abou Ramadan, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est responsable à "100%" de ce qui a lieu dans la bande de Gaza. Mais il cible aussi le Hamas qui "fait partie du coup d'Etat contre les Palestiniens", demandant de soutenir l'Autorité palestinienne.
Selon des chiffres de février, les pertes pour la santé depuis octobre 2023 ont atteint 6 à 7 milliards de dollars. "Il augmente chaque jour", ajoute M. Abou Ramadan. "Nous avons notre plan sur ce que nous devons faire" pour la santé à l'avenir "mais il a changé dix fois ces derniers mois", selon le ministre.
"Nous ne serons jamais déportés de la bande de Gaza", ajoute-t-il. Comme lui, M. al-Khatib cible l'approche israélienne qui veut contrôler la distribution d'assistance humanitaire dans quatre sites seulement du territoire par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF). Une entité établie aux Etats-Unis avec une filiale non opérationnelle enregistrée à Genève. "C'est un plan discriminatoire", affirme le ministre.
Vote favorable à l'OMS
Jeudi, les Etats membres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont décidé en commission à l'Assemblée mondiale de la santé d'autoriser la Palestine à rejoindre le Règlement sanitaire international (RSI).
Depuis une résolution de l'Assemblée générale de l'ONU l'année dernière, la Palestine, observatrice, peut demander à être partie à des accords. "C'est notre droit de rejoindre" le RSI, a affirmé le ministre.
Il a relevé que la Palestine était active depuis 2010 au moins pour relayer des indications sanitaires auprès de ce mécanisme de l'OMS. Sans pour autant été formellement partie de ce dispositif.
Le RSI établit les obligations des Etats de l'OMS dans la prévention et la réaction aux menaces pour la santé publique internationale. "Si vous voulez protéger le monde, vous devez protéger toutes les parties du monde", a encore affirmé le ministre. Jeudi matin, le projet de décision a été approuvé en commission par une large majorité contre deux oppositions et quelques abstentions.
Selon M. Abou Ramadan, cette avancée montre "à quel point la situation palestinienne" est importante pour la communauté internationale. Et que celle-ci "reconnaît le droit des Palestiniens à accéder entièrement au droit de la santé".